OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Les Data en forme http://owni.fr/2012/07/24/les-data-en-forme-10/ http://owni.fr/2012/07/24/les-data-en-forme-10/#comments Tue, 24 Jul 2012 10:23:36 +0000 Paule d'Atha http://owni.fr/?p=116784 Owni. Souriez, c'est l'été.]]> Vous n’envisagez pas de commencer votre journée de travail – ou de vacances – sans une tasse de café ? Ce best-of de Visual.ly est pour vous : 20 infographies filtrant le café sous toutes ses formes. Non seulement cet ensemble rend compte de la diversité des angles pouvant être mis en scène sur un même sujet, mais il offre également la possibilité de comparer l’esthétique et la lisibilité des infographies et donc de repérer les bonnes pratiques.

La toute première “The Caffeine poster” est ainsi peu réussie : travail design plus que léger, avec pour toute mise en scène de l’information le placement de produits au moyen de flèches, sur un axe à la couleur décroissante pour indiquer la concentration en caféine.

La quatrième “The Health Benefits of Coffee vs Tea” témoigne d’un travail plus riche, tant au niveau design que données. On y apprend par exemple que la vente annuelle de thé rapporte deux fois que celle du café, et les avantages/inconvénients de chaque breuvage : le thé contient du fluor qui protège les dents mais également du tanin, qui réduit les capacités d’absorption de fer de notre organisme, favorisant ainsi l’anémie. A l’inverse, le café aide à prévenir le diabète de type 2 mais réduit l’afflux du sang au cœur. Il en reste 18 à découvrir…

Paye ta TV

Après cette tasse de café, passons à des sujets plus sérieux. Par exemple, le financement des chaînes publiques par la redevance. Encore une belle illustration d’un travail sur l’open data à l’anglo-saxonne, qui nous est apporté par le Guardian. Dans son rapport annuel, la BBC détaille le budget et le financement de ses différentes chaînes et filiales. Le Guardian a isolé les financements issus de la redevance audiovisuelle pour représenter dans un tree map la répartition entre les chaînes du groupe, et l’évolution par rapport à l’année précédente. Le résultat est très lisible – BBC One et BBC Two restent les deux grandes gagnantes, mais avec l’évolution notable de CBBC (chaîne pour enfants).

L’infographie livre également les données globales de la taxe audiovisuelle : plus de 3 millions de livres ont été versés à la BBC, obtenus grâce à 25,7 millions de foyers payant une redevance de 145,50 de livres.

Le turn over des journalistes

Pendant que l’on parle des médias… Chaque été nous le prouve : le mercato n’est pas un phénomène réservé aux footballeurs, les journalistes aussi sont concernés ; bien que ces tractations intéressent probablement surtout le petit cercle de la profession plutôt que le grand public.

Télérama a cependant recensé ces mouvements entre médias en une infographie interactive. La catégorisation des journalistes (les “people”, les “loosers”, les “winners”) est un peu étonnante et les informations peu claires : il faut cliquer sur la silhouette et bien étudier le cheminement dessiné par les cases entre média entrant et média sortant pour comprendre le sens du mouvement. Mais l’idée et le contenu sont intéressants, d’autant que les mises à jour sont régulières.

Le chrome du web

Ce projet est un peu à la marge des sujets habituellement évoqués dans cette chronique. Son impact sur le data journalisme se traduira de manière indirecte : le “chrome web lab” est une vitrine de ce que le html permet de faire de plus impressionnant. Et un projet évidemment à la gloire de Chrome, le navigateur de Google.

Cinq expériences vous sont proposées :

• “Universal Orchestra” : avec un panel d’instruments (numériques) à votre disposition, vous pouvez jouer en ligne, seul, ou avec d’autres personnes sur un des réseaux disponibles et partenaires comme le Musée de Londres ;
• “Teleporter” vous promene dans trois différents lieux du monde grâce à des screenshots réalisés par des personnes impliquées dans le réseau ;
• “Sketchbots” dessine votre portrait « robot » à partir d’une de vos photos ;
• “Data tracer” retrouve la trace de n’importe quelle image publiée sur le web et vous renseigne sur l’endroit où elle est hébergée ;

• “Lab tag Explorer” recense la trace de chaque utilisateur du Web Lab au moyen de formes géométriques. En cliquant sur l’une d’elles, vous accédez au “profil” de cet utilisateur, pour voir ce qu’il a créé sur le Web Lab : sur chaque expérience, vous pouvez en effet sauvegarder et partager chacune de vos créations.

Chaque projet dispose d’un onglet “how it works” expliquant les technologies utilisées. Les expériences sont amusantes mais le vrai intérêt de ce site réside dans la beauté visuelle et la souplesse de la navigation, qui nous transporte dans un nouvel univers du web et renouvelle les perspectives en termes de dataviz et applications web.

Le Facebook de la dataviz

Autre site intéressant, déjà bien connu pour qui suit un peu le monde de la data. Le site de référence Visual.ly s’est refondu pour devenir (ou du moins l’ambitionne-t-il) “le réseau social de la dataviz”, centré autour de trois axes principaux :

• “explorer” pour naviguer dans les projets en fonction des sujets choisis ou des personnes (designers, utilisateurs) ;
• “créer” pour personnaliser des templates d’infographie déjà présents sur le site : “la vie d’un hashtag” ou la comparaison de deux comptes Twitter ;
• “partager” pour faire connaître son travail.

Le tout semble prometteur, à la croisée de Pinterest et ManyEyes. A suivre…

100 pauvretés

Dans son dossier spécial intitulé « La pauvreté : en finir avec la politique de l’autruche », la Gazette des communes met en scène un nouvel indicateur : le taux de pauvreté local des 100 plus grandes villes de France, établi par le bureau d’études Compas.

Ce taux correspond au pourcentage de ménages qui, dans une ville donnée, perçoivent moins de 60 % du revenu médian national après prestations et avant impôts (soit 954 euros). Sans surprise, en bas du classement, avec un taux aux alentours de 7 % se retrouvent à Versailles, Neuilly-sur-Seine, Rueil-Malmaison alors que Roubaix, Saint-Pierre, Tampon ou Saint-Paul (entre 39 et 46 % de taux de pauvreté) sont en tête. Réalisée avec Tableau public, l’infographie est parfois un peu lente à charger mais permet de visualiser d’un seul coup d’oeil les taux des 100 villes, et de comparer taux de pauvreté et revenu médian des ménages pauvres.

Un amour froid

La semaine dernière, nous vous parlions en introduction des Data en forme d’un tumblr symbolisant graphiquement des chansons. Ce projet y ressemble un peu, quoiqu’il semble revêtir une forme beaucoup plus sérieuse. “What Love Looks Like” représente par des infographies les mécanismes de l’amour. Le peu d’informations présentes sur le site n’ont pas permis à Paule de déterminer s’il s’agissait d’un travail scientifique ou d’un passe-temps. Quoiqu’il en soit, vous trouverez sur ce site la traduction en images des notions suivantes : les équilibres entre attentes, actions et paroles ; les problèmes de communication et de mauvaise inteprétations des intentions ; le “fuis-moi je te suis, suis-moi je te fuis”, etc. Original, mais pas très romantique.

Retour d’expérience

L’Institut de journalisme de Bordeaux-Aquitaine a lancé l’année scolaire dernière un laboratoire de data journalisme : une des initiatives les plus développées, puisqu’un module pédagogique entier y a été consacré, en association avec l’école de communication visuelle de Bordeaux (designers) et l’Epitech Aquitaine (développeurs). Des réalisations intéressantes ont été produites comme une enquête sur les équipements de la Gironde, un retour sur l’utilisation des caméras de surveillance à Bordeaux ou encore un comparateur des inégalités sociales entre France et Gironde

Au terme d’un an de pratique, l’IJAB décrit son expérience et fait son bilan. Avec honnêteté et recul critique : investissement ou non des étudiants, coût humain et financier… Les problématiques du data journalisme sont relevées avec pertinence :

L’interactivité, la liberté donnée à l’internaute de naviguer à son gré, d’interroger le sujet à partir de ses propres questionnements, confère à ces produits journalistiques un intérêt et un attrait évidents.
Mais la rançon des formidables capacités du data journalisme est l’exigence décuplée de rigueur qu’il impose à ses auteurs. Et en cela nos productions ne sont pas exemptes de faiblesses. La majorité de nos visuels sont accompagnées de textes explicatifs qui visent souvent à relativiser le propos ou à en expliquer la complexité. Mais combien d’internautes en prendront-ils vraiment connaissance ? Combien se contenteront plutôt d’un visuel qui frappe l’esprit ?

La conclusion est ainsi explicite :

Si nous restons convaincues que ce laboratoire a toute sa place dans une formation telle que celle dispensée à l’IJBA et que ses enseignements sont riches, nous cherchons encore le modèle économique qui nous permettra de poursuivre l’aventure. Et nous partageons en cela les difficultés de la presse française à se lancer dans le data journalisme.

La loi et l’ordre

Les 6 et 7 juillet dernier l’association Regards Citoyens, en collaboration avec Sciences Po et La Cantine organisait une conférence internationale sur la réutilisation des données parlementaires et législatives.

Pour ceux qui l’auraient ratée, le compte-rendu (y compris les vidéos des débats) est désormais disponible sur le site de Regards Citoyens. Jetez un œil aux premières bases du projet « Law Is Code » qui vise à représenter l’évolution d’un projet ou d’une proposition de loi à l’aide des outils couramment employés en développement informatique. Encore en construction, mais déjà prometteur.

Bonne data-semaine à tous !


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Les data en forme http://owni.fr/2012/03/26/les-data-en-forme-design/ http://owni.fr/2012/03/26/les-data-en-forme-design/#comments Mon, 26 Mar 2012 16:02:06 +0000 Paule d'Atha http://owni.fr/?p=103571 OWNI revient plus en forme que jamais. Au programme : une odyssée de data, une plongée dans la démocratie, une carte pour jouer au terroriste nucléaire et quelques data-outils à garder en poche. Bonne semaine !]]> Découvrir un texte vieux de plus de 3 000 ans sous un angle totalement inédit, c’est le projet magique de Santiago Ortiz, disponible sur son site moebio.com. Il a créé deux datavizualisations interactives de l’Iliade : une version “stream” qui permet d’observer quels sont les personnages les plus présents dans les différents livres de l’oeuvre d’Homère et une version “network” pour visualiser les relations entre les personnages.

Chaque personnage, symbolisé par un rectangle, est relié à un autre si ils dialoguent dans L’Iliade. De fait, plus un personnage est présent et interagit avec les autres, plus son poids graphique est important.

Achille, Hector et Zeus vont désormais devoir faire attention à leur e-reputation.

Maîtriser les effets nucléaires

Âmes sensibles s’abstenir. La carte d’Alex Wellerstein, historien spécialisé sur les armes nucléaires et travaillant à l’Institut américain de physique, est construite sur une idée politiquement peu correcte.

La bien nommée Nukemap – “Le calculateur d’Alex des effets nucléaires” ayant été jugé insuffisamment sexy par les amis du créateur – vous propose de faire exploser une bombe nucléaire de votre choix, à l’endroit de votre choix, et de visualiser les effets produits, au moyen de cercles concentriques de couleurs allant du rouge au vert et légendées.

Ainsi, si vous décidez de faire exploser à Paris une bombe “Little Boy” (du type de celles utilisées à Hiroshima), le rayon de l’explosion d’air où le taux de décès approcherait de 100 % serait une zone de 0,7 km2, allant de Rambuteau au nord, à Saint-Paul à l’est, Maubert-Mutualité au sud et presque Pont-Neuf à l’ouest.

Alex Wellerstein se défend de toute volonté morbide ou d’incitation au terrorisme : son projet est essentiellement à but de recherche, créé dans le cadre d’un des cours qu’il assurait sur l’histoire des armes nucléaires. Sa carte permet par exemple de comparer les puissances des premières bombes nucléaires à celles utilisées de nos jours.

Au 23 février 2012, son outil avait été utilisé plus d’un million de fois, pour 190 000 visiteurs. Il en a tiré une autre cartographie, qui visualise les lieux d’explosions les plus souvent choisis par les internautes : l’Europe et les États-Unis sont sureprésentés.

I love dataviz-democracy

Autre oldlink mais que nous avions vraiment envie de faire figurer dans notre veille, l’application développée par la start-up Dataveyes pour le compte d’Arte, à l’occasion de la sortie des séries de documentaires “I love Democracy”.
L’application présente les portraits de sept pays – États-Unis, Maroc, Tunisie, Grèce, Turquie, Russie, Inde – selon six indicateurs résumés en dataviz : longévité du chef de l’État, situation démocratique, scolarisation, inégalités hommes/femmes, facebook et Internet, inégalités de richesse. A ces indicateurs s’ajoute un tableau récapitulatif, et la possibilité de comparer ces sept pays-phares avec les autres nations du monde.

Plus que les données en elles-mêmes, ce sont les formes de datavizualisations, le graphisme et la navigation choisie qui font sortir cette application du lot. Seul bémol : la comparaison des pays pour la situation démocratique, peu claire.

La présidentielle s’analyse

Deux applications orientées vers la présidentielle ont particulièrement retenu notre attention ces dernières semaines.

La plus récente, lancée par Data publica en partenariat avec Matière primaire, est un observatoire des candidats sur Twitter à plusieurs variables : le nombre de followers, la sémantique – termes qui reviennent le plus souvent dans les tweets qui parlent d’un candidat sur une période donnée : mois, semaine ou dernières 24 h – et le bruit – nombre de tweets lié à chacun des candidats.
Basé sur l’API de search de twitter, l’application est mise à jour toutes les 30 minutes et récupère ainsi jusqu’à 1 500 tweets par candidat.
Cette base de données relativement exhaustive, servie par le design caractéristique et minimaliste de Matière primaire en font un outil agréable et utile.
Par exemple “Toulouse” arrivait en tête de la sémantique analysée hier pour les candidats Marine Le Pen, Nicolas Sarkozy, Eva Joly et François Hollande (2ème position) alors que c’était la cinquième thématique la plus citée pour François Bayrou et Jean-Luc Mélenchon.

Moins récente, mais toujours d’actualité l’application d’analyse des discours des candidats à la présidentielle développée par Linkfluence et Jean Véronis Technologies pour LeMonde.fr.
Outil sémantique, il propose l’analyse informatisée de plus de 1 100 discours discours politiques (uniquement des discours publics) avec des fonctionnalités permettant de rentrer en profondeur dans les sujets : filtrer les discours par candidat, choisir les thèmes abordés, sélectionner les discours selon une période au moyen de la timeline, comparer la présence des pronoms et surtout visualiser les thèmes les plus présents dans chaque discours.
On regrette juste l’absence d’une fonctionnalité permettant de comparer les discours de candidats différents. Peut-être pour 2017 ?

La place rouge en open data

La Russie se met au datajournalisme : c’est en tout cas ce qu’espère l’équipe de journalistes et citoyens à l’intiative du site datajournalism.ru. Graphiquement très réussi, ce site entend à la fois :
- proposer une veille sur le data journalisme (nombreux liens vers le Datablog du Guardian) et inciter à la création d’une école de data journalisme en Russie ;
- mettre en contact journalistes, développeurs et designer pour monter des projets
- promouvoir l’open data en Russie (souhaitons-leur bonne chance) et publier les données déjà ouvertes.
Tout cela est également dans un but compétitif : le site datajournalism.ru espère présenter un candidat aux premiers Data Journalism Awards organisés par le GEN (Global Editor Networks), Google et le Centre de journalisme européen (CEJ).

En parlant d’Open Data, un lien qui fait rêver : la carte des retards de train en temps réel. Pas besoin de commenter, juste d’admirer.

Remplir sa data-boîte à outils

On termine cette chronique par deux initiatives de data journalisme version pratique.
L’une à suivre : la toute récente annonce de la part de Wikipédia de créer “Wikidata“, base de données gratuite, collaborative, multilingue permettant de collecter des données structurées.

L’autre à utiliser dès maintenant : datawrapper.de, l’outil de datavisualisation gratuit et en ligne développé par les data journalistes Nicolas Kayser-Bril et Mirko Lorenz pour l’ABVZ – organisation de formation des journalistes affiliée à BDVZ (Association des éditeurs de presse allemands). A l’image de Google Charts ou de Many Eyes, Datawrapper permet de créer des graphiques et des visualisations embeddables facilement sur son site internet.

Bonne data-semaine à tous !


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Le Véritomètre de la présidentielle http://owni.fr/2012/02/16/veritometre-factchecking-presidentielle/ http://owni.fr/2012/02/16/veritometre-factchecking-presidentielle/#comments Thu, 16 Feb 2012 09:58:02 +0000 Nicolas Patte http://owni.fr/?p=98726 Le Véritomètre
Découvrez “Le Véritomètre“.

Le citoyen, qui est un être sensible, éduqué, un peu idéaliste et pas cynique pour un sou, connaît deux moyens sûrs pour arrêter son choix au moment d’élire celui ou celle qui le représentera au plus haut niveau de l’État.

Le premier, sans doute le plus sensé, est de déchiffrer avec attention le programme politique diffusé par l’ensemble des candidats à l’élection présidentielle (soit une petite vingtaine aujourd’hui), et de confronter ces lectures avec son bon sens, son entendement, ses convictions et sa vision de la chose publique. Le deuxième moyen, moins subjectif – mais toutefois fort compatible avec le premier, c’est donc celui qui aura notre préférence – consiste à écouter chaque candidat(e) durant la campagne pour vérifier scrupuleusement la fiabilité des propos tenus lors de ses allocutions.

Confiance

La question de la confiance, pour le citoyen sensible, éduqué, etc., est évidemment cruciale dans son rapport au politique : on élit à la fonction suprême une personnalité qui ne ment ni ne triche car elle détient durant cinq ans la créance morale de plusieurs dizaines de millions de bonnes âmes résolues, à travers la fonction présidentielle, à réformer l’État, travailler honnêtement, vivre décemment, moraliser le capitalisme. Et toutes ces sortes de choses.

Évaluer la crédibilité des principaux candidats à l’élection présidentielle française est donc le pari de l’application web “Le Véritomètre 2012″. Imaginée, construite, peaufinée pour i>TÉLÉ par tous les métiers présents chez OWNI, avec : une chef de projet (Anne-Lise Bouyer), des développeurs (James Lafa, Tom Wersinger), des graphistes (Marion Boucharlat et Loguy) associés à des journalistes de données (Marie Coussin, Grégoire Normand, Pierre Leibovici, Sylvain Lapoix, Nicolas Patte, votre serviteur) et à un meneur de jeu (Guillaume Dasquié). Onze joueurs focalisés sur l’objectif humble et ambitieux de faire rentrer la balle dans le but et de faire hurler la foule.

Au scalpel

Le “Véritomètre” est impitoyable et absolument impartial. Les grands rendez-vous médiatiques de François Bayrou, François Hollande, Eva Joly, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon et Nicolas Sarkozy y ont été et y seront scrutés mot à mot, analysés au scalpel dans un grand exercice de vérification des faits (“fact checking“), en confrontant en permanence leurs verbes à la réalité des chiffres officiels. Chaque intervention a été et sera découpée quotidiennement en multiples citations qui, toutes, font l’objet d’un examen personnel et finalement d’une sanction : “correct”, “incorrect” ou “imprécis”. Avec neutralité.

Ainsi, c’est la somme de ces citations qui donne un indice final de crédibilité à chaque discours, entretien ou débat majeurs de la campagne. Et c’est l’ensemble de ces interventions qui attribuent un indice global moyen aux six candidats à l’élection présidentielle, encastrés pour cette occasion sur un classement qui déterminera précisément celui ou celle en qui tient la “ligne de crédit” – corde de la confiance à l’instant donné.

Et ce n’est pas tout. En sus de ce classement de crédibilité et du “fact checking” de l’ensemble des interventions des six principaux candidats à l’élection, nous avons décidé de rassembler au sein du “Véritomètre” les données majeures de la campagne réparties sur les grands thèmes qui la baliseront. Aujourd’hui, c’est plus de 130 graphiques contextualisés et sourcés répartis au sein de ces thématiques (économie et fiscalité, éducation, immigration, santé, sécurité) qui sont disponibles. Au gré des vérifications et du vent de la campagne, cette masse augmentera afin de constituer une véritable base de données de tableaux de bord de la vie politique du pays.

Le “Véritomètre” est un site web – qui fonctionne également sur les tablettes et les smartphones – mais c’est aussi un rendez-vous quotidien à l’antenne d’i>TÉLÉ tout au long de la campagne. Un partenariat vertueux entre la principale chaîne d’actualité continue et un média innovant amoureux du journalisme de données. Et deux acteurs portés par l’objectif de faire de cette élection politique, marquée par une crise internationale sans précédent et une volonté mondiale de renouvellement démocratique, un terrain de rencontre et un lieu d’éducation entre ces citoyens partagés entre l’envie d’avoir confiance et l’envie d’espérer un monde meilleur.

Et pas cynique pour un sou.

“La vraie politesse n’est que la confiance et l’espérance dans les hommes.” (H.D. Thoreau)


Illustrations et couverture par LOGUY pour OWNI /-)
Suivez le “Véritomètre” sur Twitter (et profitez-en pour nous laisser vos remarques) !

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Les data en forme http://owni.fr/2012/01/23/les-data-en-forme-3/ http://owni.fr/2012/01/23/les-data-en-forme-3/#comments Mon, 23 Jan 2012 16:28:52 +0000 Paule d'Atha http://owni.fr/?p=95112 Voilà le coup de cœur de la semaine. Évoquant le destin des empires coloniaux, de leur formation à leur dislocation, cette visualisation repose sur un principe simple.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Il y a deux ans, le designer Pedro Miguel Cruz était parti sur l’idée de visualiser le déclin des empires maritimes et s’est rendu compte que la puissance de celles-ci était liée à la surface de leur extension territoriale. Avec son approche qui peut paraître réductrice, il a néanmoins réussi à synthétiser plus de deux siècles d’histoire coloniale de manière visuelle. La limpidité repose sur le choix arbitraire de représenter les quatre plus grandes puissances coloniales européennes, à savoir la France, la Grande-Bretagne, le Portugal et l’Espagne. La représentation en bubble charts animés, permet de retracer à la fois la construction et le déclin des empires coloniaux. Sa principale source de données repose sur Wikipédia mais il rappelle que sa volonté est d’offrir une “narration ludique”. Un pari plutôt réussi. Et un #oldlink assumé.

MentionMachine et la campagne américaine

La semaine dernière le Washington Post a mis en ligne un outil de mesure révélateur de la vitalité de la campagne numérique menée par les candidats américains à la présidentielle. Chaque semaine, les résultats des meilleurs candidats sont publiés grâce à deux critères: le nombre de mentions du candidat sur twitter et dans les médias. En cliquant sur chaque candidat, on peut constater la croissance ou le déclin du nombre de tweets qui le mentionnent. Un bon moyen de prendre la température de la cote de popularité des candidats du côté des gazouillis à quelques mois de l’échéance. Cette approche montre une implication des candidats américains nettement plus importante que les candidats français dans le domaine des réseaux sociaux.

Tweets en débat

La twittosphère française sait également se défendre sur le terrain de la campagne pour la présidentielle. Même si cette web-app ne présente pas un design très riche, son potentiel démocratique reste élevé. Évidemment les auteurs de l’application, Aurélien Painchaud, Gaëtan Duchateau et Florent Guerlain n’ont pas la prétention de révolutionner le monde du débat. L’interpellation des candidats sur une question précise est néanmoins facilitée par cette plateforme où de nombreuses questions relatives aux programmes et aux candidats peuvent être directement posées aux intéressés. Une initiative qui évite les intermédiaires et offre une vision synthétique des positions de chaque candidat sur un sujet donné.

Des data en bois

Deux chercheurs américains, Josef Kellnforder et Wayne Walker du Woods Hole Research Center (WHRC) ont travaillé avec l’office national des forêts américain et le bureau d’études géologique pour mettre en place un inventaire complet de l’état du poumon vert américain. Après six années de recherches, ils ont pu établir une carte qui recense la concentration de biomasse et de carbone organique présents dans la structure des arbres sur le territoire américain. Cette récolte d’informations a permis de constituer des sets de données importants afin de construire cette carte complète. Le résultat est impressionnant. Plus le vert est foncé, plus la croissance de la zone forestière est dense, robuste. Ou quand les data se mettent au vert…

Le « 1% » américain en treemap

Une idée lumineuse pour comprendre la répartition de la richesse aux États-Unis parmi les membres de ce fameux 1%. Le laboratoire de recherche et développement du New York Times, très en pointe en matière de data journalisme a encore fait preuve de son talent en illustrant la variété des professions dans ce fameux 1%. Avec ce treemap, les lecteurs peuvent explorer l’ensemble des professions les plus rémunératrices aux États-Unis. Sans surprise, la catégorie qui regroupe le plus de professionnels ayant un salaire élevé, concerne celle des managers avec un total de 376 076 membres dans des domaines aussi bien divers tels que le bâtiment, les banques ou les hôpitaux. Une photographie qui permet d’explorer la diversité des statuts dans la société américaine économiquement riche.

Amazon en rhizome

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Comment la philosophie peut-elle influencer la visualisation de données ? Le designer et programmeur Christophe Warnow a trouvé une piste intéressante. Partant du concept de rhizome développé par le philosophe Gilles Deleuze dans son ouvrage Capitalisme et Schizophrénie où il explique qu’une organisation ne dépend pas forcément d’une hiérarchie mais chaque élément qui la compose peut avoir une influence sur un autre élément, Warnow a pensé une web application illustrant les liens des personnes qui achètent les ouvrages de philo sur Amazon. Le résultat est saisissant et montre comment le travail d’un philosophe peut faire naître des idées lumineuses dans le domaine des data. On en redemande.

Nous vous souhaitons une très bonne data-semaine !

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http://owni.fr/2012/01/23/les-data-en-forme-3/feed/ 7
L’Open Data campe à Varsovie http://owni.fr/2011/10/20/itw-lopen-data-campe-a-varsovie/ http://owni.fr/2011/10/20/itw-lopen-data-campe-a-varsovie/#comments Thu, 20 Oct 2011 16:15:37 +0000 Marie Coussin http://owni.fr/?p=84110 « Le plus grand événement du monde dédié à l’ouverture des données publiques », autrement dit l’Open Government Data Camp (OGD Camp), organisé par plus d’une trentaine de structures et coordonné par l’Open Knowledge Foundation a lieu ces 20 et 21 octobre à Varsovie (Pologne).

Deux jours (et un peu plus pour ceux participant aux ateliers satellites) pendant lesquels journalistes, développeurs, citoyens ou acteurs publics vont échanger des idées, monter des projets, coder ou travailler les données.

La tenue d’un tel événement, qui recentre la notion d’ouverture des données publiques autour de ses valeurs fondamentales (bénéfice pour le citoyen, réutilisation gratuite, travail collaboratif sur le traitement des données…) tombe à pic, alors que le mouvement Open Data commence à être récupéré et orienté vers d’autres valeurs, comme en témoigne cette étude réalisée par BVA, souhaitant notamment “parvenir à mesurer le retour sur investissement de l’Open Data”

Le programme des interventions ressemble à la recette du gratin de l’Open Data : Rufus Pollock (co-fondateur de la Open Knowledge Foundation), Nigel Shadbolt (initiateur de la politique Open Data du Royaume-Uni), Lisa Evans (The Guardian), Tom Steinberg (fondateur de MySociety, qui a créé notamment l’application TheyWorkForYou sur l’activité des députés britanniques), Aidan Mcguire (ScraperWiki),…

Jonathan Gray, Community Coordinator à l’Open Knowledge Foundation, explique à OWNI les objectifs et le fonctionnement de ce Camp.

Quel est le but de l’OGD Camp ?

L’OGD camp vise deux objectifs : encourager les décideurs publics (élus, fonctionnaires…) à ouvrir davantage leurs données publiques, et inciter de plus en plus de personnes à se saisir des données et les valoriser pour le public.

Pourquoi avoir choisi la Pologne ?

Nous pensions déjà à l’Europe centrale, afin de favoriser la participation des pays de cette zone. Nous avons choisi Varsovie pour plusieurs raisons : la Pologne est actuellement à la Présidence de l’Union européenne, et est en train de mettre en place une législation progressive sur l’ouverture des données publiques. De plus, nos partenaires polonais, Centrum Cyfrowe, font un travail très intéressant sur cette question.

Et, dernière raison – mais non des moindres -, Varsovie est une ville super. L’ancienne usine dans laquelle le Camp est accueilli est un lieu formidable, avec des bâtiments en brique élégamment patinés par le temps, des espaces de travail colorés et beaucoup de verdure.

Comment est conçu le programme ?

Nous voulions commencer chaque journée par des interventions fortes et dynamiques sur les principaux thèmes de l’Open Data et de l’Open Government, suivies par des démonstrations sur des exemples précis.

Plusieurs interventions traiteront ainsi de la façon d’impulser une initiative Open Data, des retours d’expérience sur des projets au Brésil, en Hongrie, au Kenya notamment. Nous espérons en effet que de nombreuses personnes partiront de ce Camp avec des idées et un enthousiasme pour lancer des projets dans leur ville ou dans leur région.

D’autres présenteront des applications concrètes de l’Open Data : OpenStreetMap, OpenSpending, FixMyTransports, Raw Salad,…

Enfin, nous aurons également des ateliers pratiques pour que les participants puissent apprendre, réaliser, planifier des projets pour l’année à venir. L’atelier de datajournalisme s’est ainsi concentré sur les données des dépenses européennes et la façon dont on pouvait les exploiter. [NDLR : animé par Liliana Bounegru du Centre du journalisme européen et Nicolas Kayser-Bril].

Pour voir le programme complet du Camp : http://ogdcamp.org/programme/

Comment avez-vous choisi les intervenants ?

Nous voulions accueillir des représentants leaders de différents pays et de différents horizons – des ONG comme la Sunlight Foundation et MySociety, à des corps officiels comme la Commission Européenne et la Banque Mondiale. Ces personnes ont aidé à structurer l’événement, à nourrir les réflexions et les perspectives pour le futur, mais l’événement est vraiment centré sur les participants. Nous sommes très fiers d’avoir une quarantaine de pays représentés !

Comment est financé le Camp ?

Nous avons eu beaucoup d’aide ! Plus d’une trentaine de partenaires contribuent à l’évènement, chacun à sa façon : nous avons eu des bourses de transport par la Commission Européenne, the Open Society Institue, la Sunlight Foundation et Wikimédia Deutschland. Google et Microsoft payent pour les déjeuners. Les petites contributions – articles pour annoncer l’événement, distribution d’invitations, organisation de sessions – étaient également importantes. Et nous avons une très bonne équipe d’organisateurs à l’Open Knowledge Foundation et Centrum Cyfrowe !

Quelles sont les principales différences entre la première édition, en 2010, et celle-ci ?

L’année dernière, la priorité était d’obtenir davantage d’ouverture des données publiques. Tellement de choses se sont passées depuis le dernier Camp. Il y a désormais des opérations Open Data dans beaucoup de pays dans le monde (vous pouvez voir la liste dans le Data catalog : datacatalogs.org). Cette année, nous nous focalisons sur comment consolider ce succès et comment utiliser les données dont nous disposons pour apporter de la valeur ajoutée à la société.


Pour ceux qui n’auraient pas la chance d’aller à Varsovie, vous pouvez suivre l’événement sur Twitter avec le hastag #ogdcamp, sur la page Facebook dédiée ou encore lire ce très intéressant condensé d’infos sur l’Open Data : http://opendatamanual.org/

Illustrations et visuels officiels de l’OKFN via Flickr [cc-by]

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